Je suis asexuelle

Je suis asexuelle

Je n’aime pas le sexe, je n’ai aucun désir sexuel

L’asexualité (c’est marrant parce qu’on me souligne le mot en rouge et pourtant, c’est bien un mot qui existe. C’est pour dire à quel point on en parle pas assez) est l’absence de désir sexuel. Il ne s’agit pas d’un choix (contrairement à l’abstinence), il s’agit d’une orientation sexuelle (comme le fait d’être hétérosexuel, homosexuel, bisexuel etc…). Je suis asexuelle.

D’aussi loin que je me souvienne, je n’ai jamais aimé le sexe. Quand mes copines commençaient à s’y intéresser, à en parler allègrement, à partager leurs expériences, je me taisais. J’étais gênée, complexée parce que je ne partageais pas leur « enthousiasme ». Appelez ça comme vous voulez: « Etre prude », « coincée », « frigide », on m’a déjà accusée d’être tout ça à la fois parce que je ne trouvais absolument aucun plaisir dans le sexe. Comme l’asexualité semble être intolérable à ceux avec qui j’en discutais, chacun y allait de sa théorie  » C’est peut-être ton partenaire qui ne sait pas y faire », « tu es peut-être trop crispée pour y prendre goût », « tu ne voudrais pas essayer avec quelqu’un d’autre? » , « tu devrais consulter un sexologue » (ce que j’ai fait)etc…parce que oui, je n’ai jamais eu de désir sexuel mais j’ai quand même essayé…et  même avec des personnes différentes.

Et mon cher et tendre dans tout ça ?

Lui, il a des désirs.On en avait parlé, il savait que j’étais « comme ça », que ça n’allait probablement pas changer mais il m’a quand même épousé. Alors, on fait des compromis. Bien sûr, on le fait beaucoup moins souvent que la plupart des couples, mais ….par amour pour lui,  de temps en temps, je consens à faire « des efforts »: on doit faire l’amour une fois tous les 6 mois soit 2 fois par an et toujours dans la même position. Je refuse de faire des trucs de « fous », pour moi, c’est juste un devoir, un devoir conjugal que je dois assurer. Plus vite c’est fait, mieux je me porte. Quand je bois de l’alcool à très forte dose, je me laisse plus facilement faire. Je sais, c’est vraiment horrible à dire. Cet acte doit être un acte d’amour désiré par les deux parties mais je ne peux tout de même pas lui imposer de ne jamais avoir de rapport sexuel : il reste un homme et le fait qu’il accepte cette (si peu de) fréquence est déjà énorme pour moi. Il ne me force pas, je le fais parce que je l’aime mais il est vrai que s’il pouvait s’en passer, cela m’arrangerait bien. Il fût un temps, je lui ai même proposé d’aller voir ailleurs pour le sexe s’il ne tenait plus. Il a refusé…pour le moment mais jusqu’à quand ? Cela ne me dérangerait même pas qu’il aille le faire ailleurs si c’est pour m’éviter d’avoir à le faire.

J’ai beaucoup de tendresses et d’amour pour mon cher et tendre. C’est mon pilier. Il est beau, je le trouve craquant. J’aime me blottir dans ses bras, nos moments de purs câlins sont précieux mais ça s’arrête là. Il ne peut pas vraiment toucher mon corps, je ne le lui permets pas. De toutes façons, je n’aime pas être touchée de manière général, je n’ai jamais aimé les gens trop tactiles.

Voilà, je voulais vous parler très rapidement de cet aspect de ma vie. J’en parle très peu en général parce que je ne supporte pas les « remarques » qui vont avec. Ces remarques qui renforcent mon sentiment d’être « bizarre », « pas comme les autres »… Si de plus en plus de magazines, et d’articles parlent de l’homosexualité et de la bisexualité, peu développent l’asexualité. J’ai découvert récemment ce blog qui traite du sujet si vous souhaitez en savoir plus.

Réagir